Guillaume Roussel
Camille
Olivier Arson
Rone
Julie Roué
David Sztanke
Matteo Locasciulli
Audrey Ismaël
Paul Sabin
Bachar Mar-Khalifé
Dom La Nena
Marc Tomasi
Laurent Eyquem
Olivier Arson
Olivier Arson, la composition comme territoire
Olivier Arson aime l’idée d’exploration et de dépassement des frontières, un aveu qui n’a rien d’anodin. Expatrié depuis 22 ans, en Islande d’abord puis en Espagne ces 17 dernières années, il cherche à renouer avec une culture française nécessaire à son ancrage. A s’élargir plus loin, aussi. Le territoire et l’exploration, encore ! Son projet musical personnel TERRITOIRE, qui à chaque album emprunte des codes et des formes changeantes, illustre déjà la façon dont il abordera plus tard la musique d’un film. Car son travail de composition est intrinsèquement visuel, narratif, cinématographique, particulier. Son arrivée dans le monde du cinéma s’est pourtant faite au gré des rencontres, sans préméditation. Simplement, il en a franchi la frontière, d’un geste explorateur et libre de tout formatage.
« J’aborde les B.O. comme mes disques de TERRITOIRE, que j’aborde, eux, comme des films. C’est ce que j’ai recréé sur les 5 épisodes de la série Apagón (Offworld en anglais). Elle parle d’un monde sans électricité – j’ai donc choisi de produire de la musique à partir d’instruments fabriqués avec des matériaux récupérés, un peu comme le fait le mouvement artistique Arte povera en Italie. Comme si on vivait véritablement dans ce monde, pour que la musique incarne physiquement l’histoire. »
Passionné de musique électronique et concrète, compositeur autodidacte, Olivier Arson multiplie les projets musicaux, les innovations, les essais multiformes. Des créations saluées par la critique et des ambiances singulières repérées pour apporter de la texture à des arts vivants ou des défilés, avant sa collaboration à un premier film. Comparse du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen depuis ses débuts, il remporte le Goya de la meilleure musique originale à deux reprises pour des films de ce dernier, El Reino (en 2019) et As Bestas (en 2023). La sensibilité et l’univers sombre, complexe, intime du réalisateur font écho à son positionnement musical. Une plongée dans des mondes électroniques pointus, le plus souvent, et paradoxalement extrêmement humaine car l’intention personnelle – s’affranchir des règles, réagir à des sensibilités, raconter une histoire – est toujours palpable. Une référence ? Bernard Hermann, compositeur-phare d’Hitchcock.
« La BO d’As Bestas prend le risque d’être aussi rugueuse et primitive que la violence sous-jacente qui habite le film. Interprétée par un ensemble singulier de cordes, bois et percussions, la partition a poussé les techniques et les musiciens dans leur retranchement, pour aboutir à une musique tendue, noire. Comme l’histoire du film. »
Car s’il est un maître de l’électronique et de la création sonore, Olivier Arson intègre tout aussi souplement les chœurs, les voix, l’instrumentation ou l’orchestre classique dans ses compositions. Il a l’habitude de s’entourer d’autres artistes et de musiciens, d’amis et de collaborateurs fidèles. Pour lui, quels que soient les instruments ou média sonores choisis, le processus reste le même : agencer les sons qu’il a en tête, en créer le nouveau territoire.
« J’aime la notion de territoire – et chaque film ou projet en représente un nouveau à façonner et à accompagner. C’est quelque chose de mouvant qui se construit en fonction de la manière dont on y entre et y sort, avec ses codes, ses rythmes, son langage, son histoire, ses personnalités. »
Olivier Arson lit et écrit beaucoup, noircit des carnets, s’inspire de la peinture qu’il considère comme un art plus libre, puissant dans sa plasticité. Puisant dans cette force, il s’essaye à s’affranchir de l’académisme musical. Il ne cherche pas à « faire une bonne musique » de film, le concept même lui est étranger : il choisit de placer des silences là où l’on attendait une mélodie angoissante. Ou l’inverse, lorsqu’il comprend que la narration le réclame. Une approche atypique qui lui a valu la consécration pour As Bestas et qui lui permet de rester fidèle à sa voie propre : soutenir la narration avant l’image, expérimenter, se réinventer à chaque projet.
-
FILMS
- 2024 : El llanto de Pedro Martín-Calero
- 2023 : La mala familia de Luis Rojo et Nacho A. Villar
- 2022 : As bestas de Rodrigo Sorogoyen
- Goya de la meilleure musique de film originale
- Feroz de la meilleure musique de film originale
- Médaille du CeC Awards (cercle des auteurs de cinéma espagnol)
- Alacran Music in Film Award (selectionné par Nicholas Britell)
- 2022 : Piggy de Carlota Martínez-Pereda
- 2019 : Madre de Rodrigo Sorogoyen
- 2018 : El reino de Rodrigo Sorogoyen
- Goya de la meilleure musique de film originale
- 2016 : Que Dios nos perdone de Rodrigo Sorogoyen
-
SERIES
- 2022 : Apagón de Rodrigo Sorogoyen, Raúl Arévalo, Isaki Lacuesta, Isa Campo et Alberto Rodríguez
- 2020 : Antidisturbios de Rodrigo Sorogoyen
- 2017 : La zona d’Alberto et Jorge Sanchez-Cabezudo
-
PROJETS MUSICAUX
- 2021 : TERRITOIRE Étude de la profondeur (Humo International)
- 2018 : TERRITOIRE Alix (Humo International)
- 2012 : TERRITOIRE Mandorle (Envelope Collective)
PLAYLIST